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Chroniques / Jean-Baptiste Noé

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Jean-Baptiste Noé

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La paix se lève-t-elle au Proche-Orient ?
par Jean-Baptiste Noé

Le plan de Trump pour la Palestine est un premier chemin important pour l’édification de la paix dans la région. Les élections législatives en Syrie en sont un autre. Et si, après des décennies de guerre, le Levant pouvait enfin connaître la paix ?

04/10/2025 - 08:30 Lecture 5 mn.

Au Proche-Orient, le sang ne semble pas devoir couler de façon irrémédiable, la poudre et la cendre ne semblent pas être des fatalités. La prudence est de mise tant le chemin entre les espoirs et les réalités est souvent long et tortueux. Mais pour la première fois depuis longtemps, la paix semble possible.

 

Un plan pour la Palestine

 

En Palestine tout d’abord, où Donald Trump a fait l’unanimité autour de son plan. C’est bien la première fois que le président américain fait l’unanimité en sa faveur. Israël est d’accord, tout comme les pays arabes, les pays européens et même l’Inde, la Chine et la Russie. Ne reste que le Hamas, qui a demandé un délai supplémentaire pour étudier le plan en 20 points. D’après des sources internes à l’organisation, certains sont pour cet accord, d’autres s’y refusent. Mais la décapitation du mouvement est si forte qu’il n’a guère le choix. En cas de refus, il apparaîtra comme le seul responsable de la guerre et perdra toute crédibilité auprès de ses soutiens. L’amnistie, prévue par le point 6, est peut-être l’élément le plus important. Certains pourront être scandalisés que les responsables du Hamas ne soient pas jugés pour leurs crimes. Mais après une guerre de deux ans, qui a provoqué tant de destructions et de morts, qui a dressé un si haut mur anthropologique entre Israël et les Palestiniens, l’amnistie de ceux qui rendent les armes et renoncent au combat est nécessaire pour mettre un terme au cycle de la violence et passer à autre chose. L’amnistie n’est pas une prime au criminel, elle n’est ni un oubli ni un effacement, mais une utilité pour refermer l’épisode de la guerre, ne pas rester englué dans les rancœurs et les haines, mais pouvoir bâtir une autre époque et viser l’essentiel : la reconstruction et le développement, que seule la paix permet.

Tout reste à faire à Gaza. Désarmer, reconstruire, rebâtir les lieux et surtout la population, marquée et traumatisée par la violence de la guerre. Mais force est de reconnaître que le plan proposé est structuré, cohérent, qu’il tient compte des difficultés et des nécessités. Confier la gestion de Gaza à une autorité internationale permet d’introduire de la neutralité et de maintenir Israël éloigné pour tenter une réconciliation. Rien n’est encore gagné ni acquis, mais ce premier pas est d’importance pour passer de la guerre à la paix.

 

Syrie : des élections pour l’espoir

 

En Syrie aussi l’espoir semble de mise, tout comme la prudence. Pour la première fois depuis 50 ans se tiendront dimanche des élections législatives. Un système électoral complexe a été mis en place : choix de 6 000 grands électeurs, issus des différentes communautés, qui éliront 150 députés. 70 autres seront nommés par le gouvernement en place. Une élection imparfaite, mais qui, pour la première fois, respecte le pluralisme et se déroule dans un cadre de relative liberté. Sous les Assad, les élections étaient toujours truquées et la liberté politique impossible. Ce n’est pas encore le renouveau pour la Syrie, mais c’est un premier pas. À tel point qu’une délégation du Medef s’y est rendue récemment, accompagnée de nombreux représentants d’entreprises françaises, afin d’étudier les possibilités d’implantation. Les sanctions sont levées, les entrepreneurs reviennent, la vie politique commence à prendre un cours normal ; la Syrie n’est pas sauvée, mais les choses vont plutôt dans le bon sens et les premiers signaux sont positifs. Il reste encore à assurer la sécurité de l’intégralité des zones du pays, à faire vivre ensemble des communautés souvent rongées par la haine, à rétablir l’eau, l’électricité, à rebâtir les villes. Encore beaucoup de travail pour que la Syrie retrouve sa splendeur et son aura ; mais les premiers pas sont encourageants.

Pour la première fois depuis longtemps, le Proche-Orient peut donc espérer la paix. Ces événements et ces accords, certes fragiles et ténus, sont des signes encourageants, des preuves que les armes peuvent se taire et que la reconstruction peut advenir. Et avec elle, une meilleure vie pour les populations.

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