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Chroniques / Jean-Baptiste Noé

Chroniques
Jean-Baptiste Noé

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Océan : la dernière frontière
par Jean-Baptiste Noé

La troisième conférence des Nations unies sur l’océan se tient à Nice du 9 au 13 juin. La mer demeure un défi, un espace à connaître, à protéger, à exploiter. Un espace de défi sur lequel se penchent les grandes puissances.

07/06/2025 - 08:30 Lecture 5 mn.

Les océans et les mers sont les derniers espaces mal connus de la Terre. En dépit des avancées scientifiques intenses au cours des dernières décennies, les fonds sous-marins et leur biodiversité sont encore à découvrir et à connaître. Cela engage des budgets scientifiques importants, ainsi que des innovations technologiques qui portent ensuite le monde industriel.

 

Connaissance des mers

 

Sans dresser une liste exhaustive, on peut citer pour la France l’entreprise Abyssa, qui a développé des véhicules autonomes sous-marins pouvant aller jusqu’à 6 000 mètres de profondeur. De tels véhicules permettent de cartographier les espaces marins et de dresser l’inventaire des ressources minérales et aquatiques. L’entreprise privée travaille avec plusieurs partenaires publics, notamment l’Ifremer, le Cluster maritime français. D’autres entreprises françaises ont développé des drones sous-marins, nécessaires là aussi pour l’exploration et la connaissance des espaces marins. Parmi elles, Marine Tech, qui développe aussi des outils de lutte contre la pollution et de transformation de l’eau de mer en eau potable.

Résistance à la pression maritime, étanchéité des structures, développement des sonars, capacité cartographique, autant de compétences scientifiques nécessaires pour assurer la connaissance et la mise en valeur des mers et océans. Pour une France qui s’interroge sur ses espaces d’outre-mer, la maîtrise des fonds sous-marins est tout autant un enjeu scientifique que politique. De nombreuses start-up sont parties prenantes de ces projets, avec la difficulté de trouver des financements importants pour soutenir des projets coûteux.

 

L’eldorado énergétique

 

Depuis les années 1970 et les multiples annonces de la fin du pétrole, jamais autant de gisements n’auront été découverts et prospectés. En mer et dans les grands bassins fluviaux, les potentialités de gisements de gaz et de pétrole sont de plus en plus nombreuses.

En Afrique, le bassin de l’Orange, au large de la Namibie, présente des gisements pétroliers importants. En Côte d’Ivoire, c’est le gisement CALAO, situé à 45 km des côtes, qui fait entrevoir un avenir pétrolier au pays. Au Sénégal, des gisements de gaz ont été détectés à plus de 60 km des côtes de Dakar. À chaque fois, les difficultés techniques sont réelles et majeures, obligeant les entreprises à innover pour débuter et assurer la production. Si tous ces gisements deviennent des sites réguliers de production, c’est la géographie énergétique de l’Afrique qui sera changée.

La Chine, elle aussi, met en valeur la mer de Chine méridionale, ce qui ne pourra qu’exacerber des tensions frontalières déjà fortes. Le champ gazier Lingshui 36-1 nécessite une exploration à une profondeur de 1 500 mètres, ce qui engage de nouvelles maîtrises technologiques. En mars dernier, c’est le champ pétrolier Huizhou 19-6 qui a été découvert, situé à 170 km des côtes de Shenzhen, avec des réserves prouvées de 100 millions de tonnes. Pour une Chine qui, jusqu’à présent, ne disposait pas de ressources de gaz et de pétrole, il y a là de quoi lui donner un début d’indépendance énergétique.

Dans les Amériques, ce sont les gisements au large du Guyana qui attirent les convoitises, y compris celles du Venezuela voisin qui voulait l’annexer. En avril dernier, BP a quant à elle découvert de nouveaux gisements dans le golfe du Mexique.

Même en Europe, de nouveaux gisements sont découverts. C’est le cas en Norvège, où des réserves de gaz et de pétrole ont été localisées en 2024, avec des réserves estimées entre 2 et 13 millions de barils. Autour de Chypre, dans cette Méditerranée orientale qui devient un grand gisement gazier mondial, de nouvelles réserves sont régulièrement découvertes.

Aux majors américaines et européennes habituelles qui participent à l’exploration production s’ajoutent les compagnies chinoises, qui veulent participer à cette mise en exploration des gisements. À la nécessité scientifique de connaître les océans s’ajoute donc une guerre économique et technologique de plus en plus vive entre les grandes compagnies pétrolières.

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