WAN
menu
 
!
L'info stratégique
en temps réel
menu
recherche
recherche
Michel David-Weill

Dirigeants, gouvernance / Lazard Frères

Dirigeants, gouvernance
Lazard Frères

A L E R T E : Michel David-Weill est mort

L’ancien patron de Lazard Frères, qui avait réussi la prouesse de réunir les trois maisons de Lazard à Paris, New York et Londres, est décédé aujourd’hui à New York dans sa quatre-vingt-dixième année.

17/06/2022 - 19:20
Neilson Barnard / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
Neilson Barnard / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

La banque Lazard vient de publier un communiqué très sobre annonçant le décès de Michel David-Weill qui a dirigé la banque Lazard de 1975 à 2001. Pendant tout ce quart de siècle, le fils de Pierre David-Weill – qui était parti à New York en 1940 pour échapper aux nazis avant de revenir en 1944 – n’a eu qu’une idée en tête : faire de Lazard la plus belle "franchise" en matière de fusions et acquisitions. Et pour cela il était nécessaire de rassembler les trois bureaux de Paris, New York et Londres (dont Pearson était actionnaire). Ce qu’il a réussi de main de maître.

Michel David-Weill a donc fait ses études au lycée français de New York, puis à Sciences Po. Établissement où il est resté investi jusqu’au dernier jour en attribuant chaque année une bourse à un étudiant étranger. Il a rejoint la banque familiale en 1956 notamment à Paris apprenant le métier de banquier aux côtés de Jean Guyot, ancien collaborateur de Jean Monnet. Puis à New York dans les prestigieux bureaux du Rockefeller Center où André Meyer était un patron tout-puissant, voire trop puissant. Ce n’est qu’à la mort de ce dernier que Michel David-Weill a pu reprendre les manettes du bureau de New York, dont le principal associé était alors Félix Rohatyn. Enfin au cours des années quatre-vingt, il a pu convaincre les dirigeants de Pearson de lui revendre les parts de Lazard Londres.

À côté de la banque Lazard, et de ses activités de fusions et acquisitions, Michel David-Weill a aussi pris le soin de créer ce qu’on appelait le "Lazard bis" : une cascade de sociétés toutes plus riches les unes que les autres dont l’Immobilière Marseillaise, la Rue Impériale de Lyon ou Gaz et Eaux. Des sociétés développées tantôt par Antoine Bernheim, tantôt par Bruno Roger, et qui ont investi dans Euromarché, mais surtout au capital de Mediobanca et de Generali.

 

"Je l’ai traité comme mon fils. Il m’a traité comme son père"

 

Comme son père, Michel David-Weill a été élu, en 1982, membre libre de l'Académie des beaux-arts. Détenteur d’une précieuse collection d’œuvres d’art logée dans son très bel hôtel particulier de la Rue Saint Guillaume, il a été président du Conseil artistique de la Réunion des musées nationaux et président du Conseil supérieur du Mécénat culturel, membre du Conseil du musée de la Légion d'honneur et de la Société des amis du Louvre, du Conseil d'administration de la Cité des arts, ainsi que membre de la Morgan Library et du Metropolitan Museum Council.

Michel David-Weill avait épousé Hélène Lehideux, présidente du Musée des Arts décoratifs, fille de Robert Lehideux, dirigeant de la Banque Lehideux. De cette union sont nées quatre filles. L’aînée avait épousé Édouard Stern qui est devenu associé gérant de la Banque Lazard Frères et auquel il a pensé, un moment, transmettre les clés du groupe Lazard. Mais Édouard Stern, mort assassiné dans des conditions troublantes, a cherché à évincer son beau-père, comme il l’avait fait avec son propre père au sein de la banque Stern. Ce qui faisait dire à Michel David-Weill : "je l’ai traité comme mon fils. Il m’a traité comme son père". Si la banque Lazard n’a plus rien à voir avec la famille David-Weill, celle-ci reste actionnaire significative d’Eurazeo, y compris avec les descendants d’Eliane de Solages, la sœur de Michel David-Weill.

L’auteur de ces lignes, qui a bien connu ce très grand banquier, et très grand amateur d’art, adresse toutes ses condoléances à sa famille et aux dirigeants de Lazard Frères qui savent tout ce qu’ils lui doivent.

Vous souhaitez réagir à cet article ou apporter une précision ?
Commentez cet article